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1Monsieur de Gordes, j’ay receu voz lettres et vous mercie de bien bon cœur des advis
2que vous m’avez donné. Je vous prie continuer sellon les occurances que vous en aurez, estant
3très aise de la résolution que vous avez prinse de vous approcher de ces quartiers après
4les estatz de Daulphiné finis. J’ay eu nouvelles que le roy m’avoit dépesché le sieur de
5Lombes, que j’avois envoyé vers sa majesté, et l’attendz en bonne
6dévotion ; si à son retour il me rapporte quelque chose digne de vous, je ne fauldray de vous en
7faire part. Cependant, je trouve votre oppinion fort bonne et me semble que comme
8je vous ay désya escript, actendu les advertissemens que vous avez du costé de Genève
9et des Cantons, et la responce ambiguë que vous a faicte le sieur de Montbrun, que
10sans plus tarder vous debvez faire levée de six compaignyes. Le roy ne le pourra
11trouver que bon, comme il faict toutes choses qui sont faictes pour son service ; et
12si j’estois en vostre place, j’en uzerois de ceste façon. Je vous prie au demeurant, si
13vous estez mieulx rézolu de l’intention dudict Montbrun que vous n’estez ou faict ou failly, de me le faire entendre, pour sur cela me résouldre de ce que j’auray à faire.
14Tout présentement, je viens de recepvoir advis, de la part de monsieur de Carces, qu’il y a
15entreprinse des ennemys sur les chasteaulx de Granne, Grihay et Raillanette, et
16autres de Daulphiné qui m’a faict vous prier d’y adviser. N’ayant autre choze
17à vous dire, je me recommanderay en cest endroict affecteuzement à voz bonnes
18grâces, en priant Dieu qu’il vous doinct, Monsieur de Gordes, en bonne santé,
19longue et bonne vie. De Beaucayre, ce VIe décembre 1572.
20Vostre plus affectionné parfaict amy
21H de Montmorency